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Epiphanie

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Certains d'entre vous ont fêté l'épiphanie dimanche dernier mais le jour officiel reste le 06 janvier. Alors, je vous emmène aujourd'hui en Ille et Vilaine, à 50 km environ au sud de Rennes, lors de la dernière année du règne de Louis XV.

En cette froide journée de l'épiphanie 1744, Yves Orèves, 30 ans, se rend au bourg de Saint-Séglin pour faire baptiser son fils nouveau-né. Yves sait que la vie d’un bébé est fragile, encore plus lorsque, comme son fils, il nait au cœur de l’hiver. Qui plus est, les trois dernières années ont été très difficiles : Si la situation de laboureur d'Yves a permit à sa famille d’être épargnée par la disette de 1741, Saint-Séglin a été particulièrement marqué par la mort en 1743 lors de la grave pandémie de grippe qui a frappé tout le royaume de France pendant deux ans. Il est donc très important que son fils soit baptisé rapidement en cas de malheur. C’est la raison pour laquelle, seulement quelques heures après sa naissance, il l’a emmailloté chaudement pour se rendre à l’église. Il a laissé sa femme, Anne, aux bons soins de la matrone du village qui l’a aidé à accoucher, et s’est mis en route, accompagné de Joseph Marchand et de Jeanne Gauget, qu’il a choisi pour être son parrain et sa marraine. Il fait froid dans la petite église paroissiale où a lieu la courte cérémonie. L'enfant est tenu sur les fonds baptismaux par son parrain et reçoit le prénom de Jean.

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Ce soir là, c'est la joie et l'espoir qui règnent dans la maison du laboureur Yves Orèves, au hameau de la Violais. Les amis et voisins sont là pour se réjouir avec eux et tous partagent la galette des rois qu'a offert la boulanger du village, comme cadeau de nouvel an. Ses enfants, Anne et Pierre, 4 et 5 ans, se sont joyeusement chamaillés pour savoir qui aurait l'honneur de tirer les rois puis, après s'être régalés, se sont endormis paisiblement bercés par les chants et les rires des adultes.

La jeune maman, Anne, s'est aussi endormie, épuisée par cette journée. Heureuse et inquiète, elle a bercé son tout petit en priant pour qu'il grandisse, se fortifie et devienne un jour un homme.

Nous aussi chers lecteurs, nous pouvons désormais quitter cette heureuse maisonnée, sans oublier de jeter un œil sur le futur de cet enfant : le petit Jean grandira entouré de ses huit frères et sœurs et se mariera le 06 juillet 1772 avec Marie Delannée.

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" Jan Orève, fils d'Yves et d'Anne Renault du village de la Violais et Marie Delannée fille de feues Pierre et Perrine Gory, fermiers à la Métairie de l'Abbaye après les trois publications de leur futur mariage canoniquement faites sans opposition ny connaissance d'autres empêchements que celui de parenté du 4è au 4è degré dont ils ont obtenus dispense le 22 février dernier signée Noüail Vic et plus bas Rousselin Chanoine recteur le 24 du dit moy de février, ont reçu la bénédiction nuptiale en l'église de Saint-Séglin le 06 juillet 1772, en présence d'Yves Orève père de l'époux, Pierre Orève son oncle qui signe, Marie Picard, Marie Delannée cousine germaine de l'épouse, les autres qui ne signent."

Jean Orève et Marie Delannée seront fermiers à la Métairie de l’Abbaye, maison des parents de Marie qu'ils lui lèguent à leur mort. Ils auront 7 enfants, dont Marie en 1778, mon aïeule. Ils s'établiront ensuite à la Métairie des Prévotais, où Jean décèdera le 11 septembre 1812, plusieurs fois grand-père, à l'âge de 68 ans. 

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Commentaires

  • On dirait un conte de Noël, quel joli récit !

  • Merci Christelle, je suis ravie que ça t’ait plu !

  • On s’y croirait.
    C’est émouvant.

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