J comme jouets !
Pour ceux qui me suivent sur ce challenge depuis le début, vous savez que j'ai eu l'idée de cet article sur les jouets en écrivant l'article H comme Hochet !
Il semble que de tout temps, les enfants aient eu des jouets pour s'amuser. Même du temps des hommes préhistoriques, les enfants s'amusaient avec des cailloux polis, des coquillages, et autres petits objets façonnés par leurs parents.
Les jouets les plus anciens dont nous ayons des traces et qui existent encore aujourd'hui, sont les toupies et les yo-yo ! Des représentations en ont été découvertes sur des peintures chinoises vieilles de 7000 ans !
Les enfants de l'Égypte antique avaient des jouets en bois à tirer (canards ou crocodiles), des poupées plates avec des cheveux en perles, des ballons faits en vessie de bœufs. Plusieurs jeux de société ont aussi été découverts, même si les règles de certains demeurent encore flou pour nous, comme le Senet. Le Menhen est l'ancêtre de notre jeu de l'oie.
Platon évoque quant à lui des jouets à visée éducative : les osselets, les jeux de pions (stratégiques), les dés...
L'histoire du jouet nous permets de faire, par un de ses petits côtés, l’histoire des mœurs.
La plupart du temps les jouets n’ont-ils pas reproduits plus ou moins délicatement les objets utiles et sérieux des adultes ? Les petits ménages et les petites armures donnent des indications, documentaires précieux sur les modes et les habitudes d’autrefois.
Dans toutes les civilisations, le jouet le plus répandu est la poupée. Chez quel peuple n’a-t-elle pas exister ? On en a retrouvé dans toutes les fouilles, en Perse, en Grèce, à Chypre, à Rome, dans les tombeaux égyptiens, et les tombeaux gaulois ! Le jouet de nos lointaines aïeules gauloises, alors qu’elles étaient enfants, c’était une femme assise, tenant un nourrisson dans ses bras.
Les poupées parisiennes étaient déjà célèbres et très chères en 1529. En bois et chiffon, elles étaient l'apanage de la noblesse. Par la suite, on les fabriqua en cire, avec des yeux en verre et les cheveux teints. Beaucoup furent envoyées à des princesses étrangères afin de promouvoir la mode française. Cette habitude se démocratisa et mêmes les poupées du peuple furent ensuite habillées selon la mode de l'époque. En 1793, la poupée est vêtue en cantinière ou en tricoteuse, et même de cocardes révolutionnaires !
Après la poupée, le jouet le plus connu est le cheval. Plusieurs collections dénombrent des chevaux rudimentaires, formés d’une tête et d’une crinière emmanchés au bout d’un bâton, dont quelques uns datent du temps de Charles VI. Même les petits Romains n’ignoraient pas non plus les chevaux de bois.
Le soldat de plomb, apparaît à la fin du XVIe siècle. Seulement ils n’avaient alors que le buste, comme les pièces d'échecs. On ne fit jamais de plus beaux soldats que ceux qui furent donnés à Louis XIV, alors qu’il avait 10 ou 12 ans, afin qu’il appris le métier de la guerre. Cette armée minuscule, faite en argent, était composée de vingt escadrons de cavaliers et de dix bataillons d’infanterie. Il eut aussi une marine, composée de petits vaisseaux, reproduisant les types de vaisseaux de guerre avec lesquelles il était censé apprendre l’art naval. Il furent fondus beaucoup plus tard, aux heures sombres du règne, et ces guerriers "pour rire" contribuèrent ainsi à entretenir de véritables troupes. Les soldats de plomb (et d'étains) connurent un nouveau succès pendant l'Empire de Napoléon.
Au Moyen-Age, débute l'artisanat du jouet. C'est alors l'apanage des colporteurs qui passent de villages en villages. Pendant les XIII et le XIVe siècle, les fabricants de jouets étaient les "tabletiers du Limousin". "L’article de Paris" était alors "l’article de Limoges". Les flûtes de buis, les billes, les sifflets formaient le fond de leur industrie.
Puis, la corporation des merciers en obtient le monopole, pour la fabrication et la vente, en 1769. Ils sont vendus par les baimbelottiers français.
Avec la révolution industrielle, le XIXème siècle voit l’essor des jouets produits en masse dans les usines. Leur prix diminuent grandement mais restent pourtant trop chers pour les familles modestes qui les fabriquent elles-mêmes. Les dernières découvertes, en particulier mécaniques, profitent également aux jouets. Les petits trains circulent désormais sur des rails grâce à un moteur à vapeur ou à alcool. Apparaissent également la pâte à modeler, les briques de construction, et de nouveaux jeux de société comme Othello, le jeu de puces ou le Tangram.
A la fin du XIXème siècle, Nuremberg entre en scène et devint pour plusieurs siècles le bazar de l’Europe. Presque tous les jouet courants de cette époque se fabriquaient là bas, à commencer par la toupie, les petits moulins et les diables qui sortaient d’une boîte, les crécerelles et les fausses horloges, ainsi que les petits poissons de métal qu’on dirigeait à volonté à l’aide d’un aimant.
Le travail des jouets était plus ingénieux en Allemagne, en ce temps-là. Mais il restait plus délicat, plus artistique en France. En Hollande également, pendant longtemps, la fabrication des jouets a été une de leurs industrie florissante : ils excellaient dans la reproduction de petits meubles, avec une exactitude minutieuse. Les Italiens eux, produisaient plus volontiers des jouet de métal, finement ciselés.
Le patriotisme économique, issu de la victoire de 1918 et renforcé par la crise de 1929, favorise les jouets français au détriment des productions allemandes. Dans l’entre-deux guerres, les techniques évoluent (mise au point de la rotative), les jouets en bois se complexifient (camions de pompier, baby-foot, jouets de plage) et les matières plastiques de synthèse (dont le celluloïd) séduisent de plus en plus de fabricants.
Après la seconde guerre mondiale, l’industrie allemande, est de nouveau boycottée. Les autres usines européennes tournent au ralenti en raison du manque de matière première, de main d’œuvre ou de leur réquisition. Comme tout produit que l’on achète pendant cette période, la pénurie crée de longues files d’attente devant les magasins.
Les années 50, puis 60, voient l’émergence de nouveaux fabricants bon marché de jouets en plastique, issus de nouveaux procédés de moulage et qui sont produits en masse à prix réduits.
Ce marché prospère permet le décollage des futurs grands du jouet, comme Moquin Breuil qui deviendra Smoby, Lego, Monopoly et Barbie. Le cinéma et la télévision influencent les fabricants qui produisent des nouveautés en fonction de ce que les enfants regardent. Les trains sont toujours autant demandés mais ils s’accompagnent désormais de petites voitures à friction et de meccano.
Les années 80 sont le théâtre de profonds bouleversements dans le secteur du jouet. La concurrence internationale fait rage. Les jouets électroniques et les jeux vidéo sont de sérieux rivaux aux jouets traditionnels.
Le 21ème siècle voit l’émergence des jeux vidéos et autres jouets technologiques et connectés à Internet. Mais paradoxalement, il y a aussi un retour des jouets traditionnels en bois. Les parents font attention au prix mais aussi, de plus en plus, à la qualité.
Les jouets dans notre famille
Dans les années 40 :
Ma maman avait deux ours en peluche : un beige, qui s'appelait Martin et un rose, Bobby. Une poupée, Francine, et un poupon, Jean-Yves (photo ci-dessous). Le poupon de sa sœur, Jeanine, s'appelait : Jean-Claude. (les noms composés avec Jean devait être à la mode !)
Dans la cour de récré, ses jeux préférés étaient la marelle et la corde à sauter (à plusieurs) !
Mon papa lui, avait beaucoup de jouets qu'il fabriquait lui-même :
- des sifflets...
- Des lance-pierres, fabriqués avec un bout de bois taillés et de vieilles chambres à air. De vieux outils en fonte, fracassés avec une masse donnaient de la grenaille qui servait de munitions ! Mais le "must" était de récupérer de vrais roulements à billes. Il avait réussit à en récupérer sur un vieux camion. Ils avaient tapé à deux sur le moyeux à coups de masse et avaient été récompensés de 18 gros boulards !
- Des moulins qu'il fabriquait au printemps lorsque son père ouvrait les retenus d'eau pour arroser les prés : il les fabriquait avec une branche en forme de fourche et 6 pales en osier.
Mais pour ses 5 ans, son père lui avait acheté une superbe carriole tirée par des bœufs. (photo à la Une). Plus tard, ce fût un fusil à fléchettes "Eurêka". A la récré, ses copains et lui jouaient aux billes (en terre, achetées chez l'épicier) !
Son frère lui, avait eu un vélo de la marque auto-moto.
Quant à leur sœur, c'était une poupée qui dort (aux yeux qui se ferment lorsqu'elle est allongée).
Dans les années 70, pour mes sœurs aînées : Marie, ses jouets favoris étaient les kiki, les Playmobils et les poupée, pour Chantal, un mange-disque, un raton laveur (range pyjama) et une panoplie de cowboy !
Dans les années 80, moi, j'étais très fan des poupées (sur 50% des photos, j'en ai une dans les bras ! ), de peluches, de Playmobils et de figurines en général.
De ses jouets préférés, ma sœur Valérie garde en mémoire un tourne disque et la station spatiale Playmobil ! Et moi aussi d'ailleurs !
Pour la génération actuelle :
Pour ma fille aînée c'est son ballon de foot ! Mon fils lui, c'est sa console de jeux, les toupies et les Pokémon et pour ma petite dernière, ses 50 poupées Corolle ! Je lui ai transmis le gène !
Pour mes neveux c'est aussi beaucoup de jeux vidéo (DS, Wii, Playstation ou Switch), les toupies et les Pokémon !
Commentaires
Super article très complet qui nous fait replonger en enfance ! Merci pour ce bon moment !
Emilie (mes aieux quelle famille !)