Q comme Qui ?

Qui est mon plus lointain ancêtre ?
Il s’agit de François Richard, mon sosa numéro 3840. Comme je l'ai déjà mentionné dans plusieurs articles, les Richard font partis de mon arbre dès la quatrième génération avec mon arrière grand-mère maternelle, Jeanne Richard (1892-1983).

François est né le lundi 5 mai 1642 à Guillac, dans la province de Bretagne(1). Louis XIII est alors roi de France, mais dans un an il succombera à la maladie de Crohn et le grand Louis XIV, âgé d'à peine 5 ans commencera le plus long règne de l'histoire de France. 

Les parents de François, Claude et Jeanne Allain vivent au village de Brangoyan. Il est porté sur les fonts baptismaux de l'église St Bertin par Louis Morin et Catherine Richart, ses parrain et marraine.

François est le quatrième et dernier enfant du couple et leur seul garçon. Ses trois sœurs, Jeanne, Julienne et Olive sont respectivement nées le 3 avril 1631, le 24 octobre 1634 et le 28 avril 1638.

L’année de ses neuf ans, le 8 mai 1653, sa sœur Olive se marie avec Jean Martin. Trois mois plus tard, le 4 août, naît celle qui deviendra sa femme, Etiennette Jarno.
En 1654 et 1656 naissent ses neveux Pierre et Jacques Martin.

Le 1er janvier 1670, François épouse Estiennette Jarno. Il a 28 ans et elle 17.
Accompagnés de leur famille et amis, le jeune couple a été unis dans l'église St Bertin, celle-là même où ils ont été baptisés et qui est le témoin de toutes les étapes de la vie de chaque paroissiens. A cette époque, l'église est composée d'une simple nef et d'une chapelle latérale au nord avec des fenêtres ogivales à meneaux flamboyants. La même grande baie qu'aujourd'hui éclairait le fond de la nef, et là, était apposé le maître autel provenant de la communauté des Génovéfains de Saint Jean des Prés. Un simple clocher était placé au milieu de la nef.(2)

Estiennette, mineure, est autorisée par son père Armel. Son frère Jean, est là aussi ainsi que Jacques Pressart, le témoin de François.

La famille Pressart sera dès lors très présente au côté des Richard.

Un an et demi après leur mariage naît leur premier enfant, Louis Richard, le 29 novembre 1671. Le parrain est Louis Morin et la marraine est Perrine Pressart.
Deux ans plus tard, vers 1673, naît leur second fils, Jacques.

Puis le 18 février 1675, François est témoin au mariage de Jan Le Clerc et de Roberde Jarno, probablement la sœur de sa femme Estiennette, qui est enceinte de leur troisième enfant : en effet, le 31 mars 1675 naît Ernest Richard, dont le parrain est Ernest Pressart et la marraine, Roberde Jarno.

C'est à cette époque que des troubles secouèrent la province : la volonté de Colbert d'instaurer la Gabelle dans la région (qui en avait été jusque là exemptée), une nouvelle taxe sur le tabac, sur la vaisselle d'étain (celle qu'utilisait les paysans) ainsi que sur tous les papiers administratifs, avait provoqué la révolte des Bonnets rouges. L'impitoyable et terrifiante réponse royale était tombée. Forte de 10 000 hommes pour qui, chaque masure, chaque village était ouvert à toutes les exactions possible, la répression s’était étendue sur la basse Bretagne. Les pendus, les écartelés et les églises au clocher rasé vinrent rappeler ce qu'il en coûter de bafouer l'autorité royale.(3). Et même si ces actions se déroulèrent majoritairement en Basse Bretagne (4), nul doute que François et sa famille subirent le poids de ces nouveaux impôts qui accablaient un peu plus les paysans bretons de ce XVIIème siècle.

Mais, revenons-en à François. Entre 1675 et 1680, naît son quatrième garçon, Julien, mon aïeul. Malheureusement, les registres de ces années là sont incomplets et très abîmés. Ce qui fait que je n'ai pu trouver son acte de naissance. Puis, le 22 septembre 1680, Estiennette donne naissance à leur cinquième garçon, Ernest dont le parrain est Ernest Richart et la marraine Jacquette Blanche.  
François a 39 ans et déjà 5 garçons lorsque naît sa seule fille et leur dernier enfant, Marguerite, le 26 novembre 1681. Curieusement, c'est le seul acte qu'il signe, d'une signature assurée et assez recherchée.

Malgré de nombreux actes sur lequel est mentionné François, aucun ne précise sa profession. Le curé de l'époque, Jan Tassart, est d'ailleurs plutôt avare d'informations. Les actes de décès ne contiennent que le nom de la personne, sans aucune filiation (ni parents, ni conjoints), aucune mention des parents sur les actes de mariages, les bans ne sont pas non plus notés dans les registres. Seuls les actes de baptêmes sont assez complets.

17 ans plus tard, en ce mardy 23 septembre 1698, c'est jour de fête pour la famille Richard : deux enfants de François et Etiennette se marient, avec deux enfants de la famille Pressart !
Jan Pressart épouse Margueritte Richard et Julien Richard épouse Jacquette Pressart.

Une fois de plus, le curé ne laisse pas grande place aux membres de la famille, puisque aucune ascendance, aucun témoin ne sont mentionnés et aucune signatures, ni des mariés, ni des témoins.(On a vu que, au moins, François sait signer).

En l'espace de neuf ans, François connaîtra neuf de ses petits enfants dont sept de son fils Julien (qui en aura dix !) et deux de Marguerite.

Il décède le 23 novembre 1707, à l'âge de 65 ans. Il est enterré dans l'église en présence de ses fils Jacques et Julien (et plusieurs autres). 

Sa femme Etiennette lui survivra 8 ans.

 

 

Notes :
(1) Dans l'actuel département du Morbihan
(2) Source Site de la mairie de Guillac 
(3) Histoires des paysans de France de Claude Michelet 
(4) Le Finistère